Agenda de la Nouvelle-Aquitaine à Paris

< Retour à l'agenda

Dimitri Yachvili. Le rugby dans les gènes !

Pascaline Lepeltier, photo par Cédric Angeles
Dimitri Yachvili
© Philippe Le Roux / FRANCE TV

Les Yachvili se sont transmis de pères en fils la passion du rugby. « On n’a pas eu besoin de me forcer, je suis né avec un ballon ovale dans la main ! » s’amuse Dimitri. Quatre fois vainqueur du Tournoi des VI nations (2004, 2006, 2007 et 2010), deux titres de champion de France avec le BO, le demi de mêlée s’est illustré au niveau international, national et a porté haut durant douze années les couleurs rouge et blanc du club basque. Il a pris sa retraite en avril 2014 mais entretient la flamme avec la même ardeur à l’école de rugby du BO où il communique aux jeunes de 6 à 23 ans l’esprit d’équipe pour les mener à l’essai.
L’histoire de sa famille s’inscrit dans les heures sombres de l’Europe du siècle dernier. Chalva, son grand-père paternel, était un soldat géorgien de l’armée soviétique. Fait prisonnier par la Wehrmacht, il fut envoyé dans un camp d’où il réussit à s’échapper. Une longue et périlleuse route l’amena en Limousin où il rejoignit la Résistance. Et ne repartira pas à la fin des hostilités.
Côté maternel on trouve des racines grecques et arméniennes, notamment Alexandre Markarian qui sera talonneur au CA Brive dans les années 50. Le rugby est le premier lien qui unit les deux familles immigrées. Son père Michel Yachvili, fils de Chavla, fut un illustre troisième ligne et talonneur des clubs de Tulle et de Brive, et dans l’équipe de France qui remporta le grand chelem en 1968. 

Dimitri Yachvili voit le jour à Brive en 1980. La famille s’installe un temps à Nice où il apprend le football. Mais à 12 ans le rugby s’impose à lui et de retour dans sa ville natale il intègre l’équipe des jeunes du CA Brive. Il se fait remarquer par ses passes et surtout son exceptionnel jeu au pied. A 18 ans il est un joueur que les clubs s’arrachent. Le PUC, Gloucester en Angleterre, et enfin le Biarritz Olympique qu’il n’a plus quitté.

Biarritz, Pyrénées Atlantiques © OT Destination Biarritz
Biarritz, Pyrénées Atlantiques © OT Destination Biarritz

« J’aime le climat du Pays Basque, le relief de ses paysages, le respect des traditions, l’océan, la montagne, j’aime tout…même ses femmes puisque j’en ai épousé une » dit-il en éclatant de rire. Maider Etcheverry lui a donné deux enfants, Lucas, 18 ans, « un footeux ! » précise-t-il résigné et Justine, 15 ans, atteinte d’arthrite juvénile, douloureuse affection qui a poussé Dimitri à créer avec Christian Sarramagna l’association « Une ballade pour Justine et Lou » (1). 

Pas question de couler des jours oisifs sur ses lauriers. Avec la famille de son épouse, le Yach’, comme le surnommaient ses
copains du XV de France, a ouvert à Biarritz un camping 4 étoiles dans le respect de l’environnement et des riverains
(2).

« J’ai eu envie de retrouver les souvenirs heureux de mon enfance quand on partait chaque été camper à Aubazine dans la campagne corrézienne. Parfois, on poussait jusqu’à Moliets dans les Landes. On faisait du vélo, on pêchait la truite. Le sport en liberté, c’était le paradis. »

Canal des Moines à Aubazine, Corrèze © Jean Tigé Corrèze Tourisme
Canal des Moines à Aubazine, Corrèze
© Jean Tigé Corrèze Tourisme

Cette reconversion lui apporte ce qu’il aime dans les relations humaines : le travail en équipe avec ses employés, les nouvelles rencontres avec sa clientèle internationale. Cet été 2023 l’a vu également occupé par la préparation de la Coupe du monde de rugby, Dimitri rempile en effet sur France Télévision où il assure les commentaires des matchs depuis le départ de Fabien Galthié et Raphël Ibañez.

Le solide gaillard de 1m82 dont la belle gueule fut l’emblème de plusieurs grandes marques a délaissé les campagnes  publicitaires et entretient sa forme en pédalant sur les cols des Pyrénées« Je me suis fait des mollets d’acier sur les routes du Pays basque intérieur ! Mais comme j’ai eu les cartilages abimés par le rugby, je m’adonne surtout à la marche, à la nage et au paddle. »

Lorsque Dimitri est venu s’installer à Biarritz, toute la famille Yachvili l’a suivi de près. Son frère aîné Grégoire est affecté au service des sports de la mairie de Bordeaux après avoir été 3e ligne puis entraineur au CA Lormont, le plus jeune, Charles-Edouard, ancien international de rugby pour l’équipe de Géorgie, est venu jouer à Hendaye et travaille désormais à la Cité Océan à  Biarritz, un espace ludique qui plonge les visiteurs dans l’univers de la mer.
Sa lignée géorgienne et gréco-arménienne a fait souche en Nouvelle-Aquitaine. Pour la plus grande joie de Dimitri.

« C’est ici, et nulle part ailleurs, que je me sens vraiment chez moi » dit-il. Et tout le monde s’en réjouit.

LIRE SON PORTRAIT EN PDF - Recueilli par Régine Magné

(1) D’anciens sportifs de haut niveau l’ont rejoint dans son combat pour trouver des financements pour la recherche médicale sur cette maladie.   http://www.justineetlou.org - http://fondation-arthritis.org

(2) Biarritz-Camping. 28 rue du Harcet . 64200 Biarritz. Tel 05 59 23 00 12. E-mail : info@biarritz-camping.fr 
https://www.biarritz-camping.fr/