Agenda de la Nouvelle-Aquitaine à Paris

< Retour à l'agenda

Isabelle Ithurburu, Transformer l'essai !

En mai 2014 au stade Ernest-Wallon à Toulouse, à la mitemps de la rencontre Stade Toulousain-Racing Métro 92, près de 20 000 personnes ont repris en chœur son prénom. Isabelle a ainsi pu mesurer sa popularité, mais la ravissante blonde a surtout réalisé qu’elle avait gagné sa légitimité en tant que journaliste sportive auprès des joueurs et du public. « Ça m’a apporté un supplément de confiance » dit-elle avec cette pointe d’accent qu’elle n’a jamais cherché à gommer. Il y a une longue et belle histoire d’amour entre elle et le rugby.

Isabelle_ithuruburu_Crédit photo_AugustinDetienne_canalplus

Isabelle Ithuruburu © Augustin Detienne / Canal Plus

Elle est née à Pau où ses parents tenaient un commerce sur la place du Foirail. « Ils étaient connus comme le loup blanc ! » s’amuse-t-elle. Auguste est Basque, Marie-Madeleine, Bigourdane ; les Pyrénées sont inscrites dans les gènes de la famille. Et l’Atlantique élargit leur horizon. « Mes parents avaient un budget serré, alors on ne faisait pas de folies pour les vacances. Dix jours à Bidart dans un petit appartement de location suffisaient à notre bonheur à mon frère Sébastien et à moi. » Son père regarde les matchs retransmis à la télé lorsque son boulot lui en laisse le temps, Isabelle grandit avec les clameurs des stades qu’elle entend dans le poste. Une scolarité sans problème entre le Collège Notre-Dame-de-Saint-Maur puis le lycée Louis Barthou, sans idée précise de ce que sera son avenir.

Et en 1999, la victoire du XV de France sur les All Blacks en demi-finale de la Coupe du monde est vécue comme une révélation : « J’ai été transportée par l’esthétisme de ce sport et toutes les valeurs qu’il véhicule ».

Elle a 16 ans et ira désormais au Stade du Hameau voir les joueurs en direct et soutenir la Section Paloise. « Je n’étais pas très sportive, mes seules activités en dehors des études étaient la danse et le chant. Je n’imaginais pas qu’un jour je pourrais conjuguer cette nouvelle passion avec le métier de journaliste. » Isabelle Ithurburu grandit en beauté et est élue Miss Pau-Béarn en 2001. Elle tombe ensuite amoureuse…d’un rugbyman, évidemment ! L’Argentin Gonzalo Quesada, demi d’ouverture ou d’arrière, qu’elle suit à Toulon. Leur union durera 8 années au cours desquelles la belle de match cherche à la fois sa voie et sa voix. Elle est sélectionnée puis éliminée aux finales de la Nouvelle Star (M6), termine ses études de commerce international, vend de l’huile d’olive, est embauchée à Paris dans une entreprise d’import-export.

Au cours d’un dîner avec des amis rugbymen, elle apprend qu’Infosport recrute de nouvelles têtes. La sienne est joliment faite, mais elle refuse de jouer les potiches de service. Elle fonce et transforme l’essai. La voilà intégrée dans une rédaction où elle apprend le métier à travers différents magazines. Elle prend goût au petit frisson du direct. Canal+ la repère et la fait bosser sur la Coupe du monde de rugby en 2011. Coachée par le journaliste basque Eric Bayle, elle se sent en terrain familier.

Plateau Bénou © Sylvain Gardere  Agence Attractivité Développement Touristique Pyrénées Atlantiques

Plateau Bénou © Sylvain Gardere / Maison basque - AADT 64

Elle a pris ses marques, et lorsque Daren Tulett part sur Bein Sports, c’est Isabelle qui est légitime pour le remplacer. « J’étais une des premières filles autant exposée dans un milieu réservé aux hommes » reconnait-elle. Elle a ouvert la voie à d’autres et chaque chaîne a désormais son petit minois très compétent.

Si son histoire d’amour avec Gonzalo Quezada a pris fin, celle avec le rugby continue sans accroc. Elle ignore jusqu’à quel niveau Canal+ sera impliqué dans la couverture de la Coupe du monde de rugby : « quoiqu’il arrive, je sais que je vais profiter à fond de tous les matchs » dit-elle en jubilant à l’avance. Pour l’heure, Isabelle profite de sa petite Mia, née de son union avec le chanteur-auteur compositeur Yodelice. La journaliste-animatrice n’a aucune envie de retenter sa chance dans la variété. Elle réserve sa voix à sa fille pour lui chanter des berceuses ! Ses parents se sont retirés à Lescar, pas facile avec son boulot d’y aller aussi souvent qu’elle le voudrait. Beaucoup de ses amis d’enfance ont eux aussi quitté Pau. « Heureusement, lorsque je reviens dans le Béarn, je retrouve ma copine Laure Cazala, nous ne nous sommes jamais perdues de vue ».

Isabelle s’avoue piètre cuisinière mais authentique gourmande. « Ah, le confit de canard avec un gratin dauphinois, pour moi, il n’y a rien de meilleur » dit-elle en éclatant de rire. Ni Paris, ni la notoriété, ne lui ont fait perdre le bon goût du terroir…

Lire son portrait

Recueilli par Régine Magné