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Maxime d'Aboville, La passion du théâtre

Avec deux Molières du meilleur comédien, sans compter les nominations, Maxime d’Aboville ne regrette pas d’avoir préféré la scène au prétoire. Il devait être avocat, mais à Dax où il a grandi comme à Bordeaux où il a fait ses études de droit, le théâtre n’a cessé d’accompagner ses jeunes années. « Il n’y avait pas d’artistes dans ma famille ! » souligne-t-il en riant.

Une vieille famille subsistante de la noblesse bretonne dont la filiation est suivie depuis le XVe siècle avec d’illustres ancêtres, si nombreux que l’un d’eux a dû inventer la numération d’Aboville afin que chacun se situe dans la lignée ! Les plus connus sont aujourd’hui son oncle le navigateur Gérard d’Aboville qui en novembre 1980 avait traversé l’océan Atlantique à la rame et renouvelait son exploit dix ans plus tard en traversant le Pacifique, Maxime, acteur salué par la critique et adoré par le public, sans oublier son cousin l’humoriste Olivier de Benoist« Je me sens plus Landais que Breton » avoue-t-il.

Il est né à Abidjan où son père faisait les tracés de routes dans la forêt africaine pour l’entreprise d’André Levy, père de Bernard-Henri. Il avait six mois lorsqu’il est arrivé à Dax. « Mon père a voulu se mettre à son compte. Il est resté dans le bois avec son entreprise de moulures de parquets et lambris à Buglose. Il a acheté une vieille ferme à Narrosse. Il a mis des années à la retaper car le sol était en terre battue et les vaches venaient paître dans le salon ! »

Maxime n’a jamais oublié la forêt environnante qui avait pour lui toutes les promesses de joyeuses escapades avec ses copains. Ecole publique Saint-Vincent, collège Léonce Dussarrat, dit Léon-des-Landes… « J’étais un cancre, on m’a envoyé au collège Grand Lebrun à Bordeaux. Puis je suis revenu à Dax au lycée Saint-Joseph qui n’existe plus et où j’ai été très heureux car j’y ai découvert le théâtre. J’avais deux merveilleux professeurs d’allemand et d’histoire qui écrivaient leurs propres pièces et nous faisaient faire des spectacles. »

   

Arènes de Dax © Grand Dax - Fontaine chaude de Dax & Hôtel le Splendid © Romain Bayle Grand Dax

Lorsqu’il arrive en fac de droit à Bordeaux, il va traîner du côté de l’Atelier théâtre qui est juste en face. Il y interprète le baron dans On ne badine pas avec l’amour de Musset. Il s’aventure hors du campus et découvre le Théâtre de la Lucarne de Jean-Pierre Terracol. Un petit théâtre semi-professionnel où il se régale de mots et des rôles et peut mettre un peu de fantaisie dans son quotidien marqué par la rigueur du droit civil et du code pénal. « Jean-Pierre Terracol est devenu un ami, il m’a même fait la surprise de venir à Paris cette année lors de la cérémonie des Molières ! J’ai aussi joué une pièce de Jean-Gérard Maingot, qui était journaliste à Sud-Ouest, et je m’étais beaucoup amusé.»

« En fait, ces années à Dax et à Bordeaux ont été plus fondatrices que les cours que j’ai ensuite suivis à Paris. Je crois que c’est grâce à elles que suis devenu l’acteur que je suis. »

Il a poursuivi ses études en Angleterre, puis à la Sorbonne, a réussi son concours d’avocat et a délaissé le barreau pour les cours de Jean-Laurent Cochet. C’est là que Pierre Bonnier, lui aussi originaire de la Nouvelle-Aquitaine (1), le repère et produit Journal d’un curé de campagne, roman de Bernanos que Maxime adapte, met en scène, interprète, et qui lui a valu en 2010 sa première nomination aux Molières comme révélation théâtrale masculine. Son avenir est désormais tout tracé.

Maxime d’Aboville a un talent fou. Il saute d’un rôle à l’autre, et même parfois d’un théâtre à l’autre dans la même journée mais il reste fidèle à ses souvenirs comme à ses amis. Il y a une vraie émotion lorsqu’il évoque les quartiers Saint-Pierre et Saint-Michel où il aimait déambuler en admirant les façades.

Place de la Bourse, Bordeaux © Thomas Sanson /BordeauxTourisme

« Lorsque j’y retourne, je suis ému de voir les quais qui sont devenus sublimes et je suis d’accord avec Stefan Zweig qui disait que Bordeaux est la plus belle ville d’Europe. »

 Les liens sont toujours aussi forts avec Pierre Bonnier et lorsque celui-ci a créé son festival Les 3 coups de Jarnac, Maxime était bien sûr à l’affiche. Il ne délaisse jamais une occasion de revenir en Nouvelle-Aquitaine. « Je reste viscéralement attaché à cette région. » Heureux que le tournage de la série « Mixte » (Amazon. 2021) se soit déroulé à Saint-Jean-d’Angély. « Ça m’a rappelé mes vacances chez ma grand-mère à l’Ile d’Aix. » Il aime particulièrement la Saintonge et ses églises romanes, comme les châteaux des environs de Jarnac que lui a fait découvrir l’ami Pierre. Et bien sûr la forêt landaise au milieu de laquelle il a passé ses jeunes années.

« J’ai eu beaucoup de chance de grandir dans cet environnement. »

Cet été, il participait au festival de Sarlat avec son spectacle La révolution qui s’inscrit dans sa grande fresque sur l’histoire de France, il a joué sous la direction de Josée Dayan dans un épisode du Capitaine Marleau. Et la pièce Berlin Berlin qui lui a valu le Molière 2022 du meilleur comédien de théâtre privé est restée à l’affiche du théâtre Fontaine jusqu’à début juillet (2). Depuis son premier trophée en 2015 pour The servant adapté du roman de Robin Maugham, Maxime d’Aboville ne s’est pas reposé sur ses lauriers. Une nouvelle pièce chaque année, chaque fois un succès. Qu’est ce qui fait courir Maxime d’un rôle à l’autre ? La passion du théâtre qui demeure intacte. Il vient d’avoir 42 ans et est toujours le même jeune homme plein de rêves et d’enthousiasme.

Lire le portrait - Recueilli par Régine Magné

(1) Lire le portrait de Pierre Bonnier dans le recueil des interviews

(2) Berlin Berlin reprend en septembre et jusqu’à fin décembre au théâtre Fontaine à Paris (profitez d'un code promotionnel !) et sera en mars au Pin Galant à Mérignac. Au théâtre Fontaine

Maxime d'Aboville jouera sur scène dans la pièce Berlin Berlin au Théâtre Fontaine à Paris  ! #BonPlan

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